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Dossier de la redaction

Du Laptot au Jambar : L’histoire jamais racontée de l’armée nationale

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Photo : Seneweb.com

Sa réputation transcende aujourd’hui les lointaines frontières de notre pays. Depuis l’indépendance, elle n’a jamais failli dans la défense de l’intégrité territoriale. Au contraire, c’est avec panache et professionnalisme que l’armée nationale sénégalaise assure la sécurité des fils de la patrie. Par sa vaillante réputation, le soldat sénégalais a été, et est aujourd’hui, placé au-devant de la scène dans de nombreux théâtres d’opérations dans le monde.

De l’ère des explorateurs à aujourd’hui, plusieurs étapes ont concouru à la naissance, à la construction et à la maturité de cette armée nationale, dont l’histoire est aujourd’hui exposée au musée des forces armées du Sénégal. Musée qui redonne une seconde vie à d’inestimables vestiges et richesses qui retracent l’histoire de notre pays et de son armée.

Tout est parti d’un corps qu’on appelait « les laptots ». En effet, les explorateurs qui venaient commercer sur les côtes africaines avaient besoin d’hommes pour sécuriser leurs affaires. Ils constituèrent un corps, essentiellement constitué d’indigènes.

Le laptot, ou le début d’une histoire

« Les explorateurs européens avaient l’habitude de faire des escales sur les routes africaines pour se réapprovisionner en eau et en nourriture. Ils en profitaient pour faire des échanges. Ils donnaient des pacotilles aux Africains et les Africains leur donnaient des choses qui avaient beaucoup plus de valeur. Puis ils ont transformé ces escales en comptoirs. Ils se sont installés et ils se sont dit qu’il fallait sécuriser leurs comptoirs.

Et c’est de là qu’il leur est venu l’idée de créer le corps des “‘Laptots”’ », narre le lieutenant-colonel Mendicou Guèye, Directeur des Archives et du Patrimoine Historique des forces armées. Le muséologue explique que le terme « ‘laptot »’, dans le dictionnaire français Wolof de 1825, signifiait marin ou matelot. Il avait pour tâche, donc, d’assurer la sécurité, mais aussi, de faire le docker, servir de guide et d’interprète.

Le 16e Léger clôt l’ère des laptots

Les « laptots » avaient, cependant, un talon d’Achille : ils n’étaient pas très bien formés. Et leur histoire s’arrêtera net, quand les Français, battus par les Anglais, jugent nécessaire de trouver des hommes plus à même de sécuriser leurs affaires. C’est là qu’ils font venir des soldats du 16e léger. « Il y a eu, sur le terrain, une guerre entre l’Angleterre et la France. Les Français sont battus par les Anglais qui occupent beaucoup de comptoirs de la France.

Parmi eux, le comptoir de Saint Louis. Puis, les Français se sont dit que les laptots ne pouvaient pas garder leurs comptoirs. C’est là qu’ils ont pensé à amener de la France, des soldats du 16e Léger qui étaient mieux formés pour s’occuper de cette sécurité. Au départ, c’était des blancs, puis ils y ont incorporé des noirs », narre le muséologue rompu à la tâche, sorti de la très sélecte École du patrimoine africain, avec le sergent-chef Ismaila Diatta, un de ses bras droits.

La naissance d’une armée

Plus tard naîtra le corps des tirailleurs sénégalais, qui a joué un rôle prépondérant dans les deux guerres et a défendu la France face à l’envahisseur allemand. De nombreux tirailleurs, comme le capitaine Mamadou Racine Sy, le Sergent Malamine Camara, montent en grade et acquièrent de l’expérience. Expérience qui servira à la mise en place de l’armée nationale sénégalaise, au moment de l’indépendance. « Au moment de l’indépendance, l’armée a pris les anciens qui étaient dans l’armée française encore valides. Ce sont eux qu’on a tout de suite transférés comme premiers cadres des forces armées.

Ce sont eux qui ont, en premier, dirigé et encadré l’armée. Puis, au fur et à mesure, on envoyait nos hommes en France pour une formation d’officier. D’ailleurs en France, il y a ce qu’on appelle l’école des officiers d’outre-mer. Nos premiers Grands officiers sont issus de cette école. C’était une phase de transition durant laquelle les tirailleurs ont intégré l’armée nationale. Par la suite, on a formé d’autres soldats » nous explique le conservateur. Le Général Abdoulaye Soumaré dirigea l’armée durant la période de la Fédération du Mali. Mais, à l’éclatement de la fédération, Amadou Fall sera le premier chef d’État-major du Sénégal.

Ils ont amorcé l’œuvre de construction

« C’est Amadou Fall qui a entamé la construction de l’armée nationale. Mais, il est beaucoup moins connu. Parce qu’il n’a duré que deux ans. Jean Alfred Diallo à sa suite, a poursuivi l’œuvre de construction de 1962 à 1972 ». Soit pendant 10 ans. Il sera suivi d’autres personnalités comme Idrissa Fall, Joseph Louis Tavarez de Souza, Mamadou Mansour Seck, etc.

Aujourd’hui, l’armée sénégalaise a bien grandi. Organisée et jouissant d’une structuration achevée, elle est aujourd’hui sollicitée à travers le monde entier. Elle a fait partie de la force intérimaire des Nations unies au Liban, de la force de déploiement préventif des Nations unies en Macédoine. L’ONU lui fait confiance pour la mission d’assistance au Rwanda. L’armée sénégalaise a aussi été engagée au Mali, en Centrafricaine, au Koweït, au Darfour, en Croatie, en Angola, au Timor oriental, au Tchad, en Yougoslavie, en Bosnie-Herzégovine, au Burundi, au Congo, pour ne citer que ces campagnes. Sans compter les mythiques opérations « Fodé Kaba » en Gambie ou « Gabou » en Guinée Bissau.

Pourquoi nous devons être fiers de notre armée

« La qualité de la formation, la bravoure de nos hommes, leur expérience, doit nous rendre fiers de notre armée nationale. Le guerrier disait : “’ma passion c’est l’honneur, ma qualité c’est le courage, ma devise vaincre royalement ou mourir dignement pour laisser mon nom à la postérité”’. Ce sont des vertus qui sont ancrées chez le soldat sénégalais. Quand nos hommes vont sur le terrain, ils ne veulent pas qu’on raconte à leurs arrières petits-enfants que leur grand-père a failli. Cette tradition du courage existe partout au Sénégal. En Casamance, ils ont le guerrier nianthio.

Au nord, on parle des Jambar. Les diolas parlent d’Eniam. Chaque culture a une idée de ce que sont le Courage, la bravoure, l’entrainement. Quand nos soldats sont sur le terrain, ils sont fiers de représenter leur pays. Ils font tout pour que le nom du Sénégal soit rehaussé. C’est un comportement qu’on inculque au soldat. Ce qui fait qu’aujourd’hui le Sénégal est sollicité partout dans le monde », clame le lieutenant-colonel Mendicou Guèye.

Ainsi, du laptot au soldat sénégalais, en passant par les tirailleurs, le Sénégal s’est forgé une riche histoire militaire. Une histoire, aujourd’hui jalousement conservée au musée des forces armées, et racontée au quotidien aux fils du pays. Un tour au musée des forces armées et l’histoire de nos vaillants « jambars » ne sera plus un secret pour vous.



15 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (23:10 PM)
    Merci, c'est le dernier rempart sur lequel se heurtera l'apprenti dictateur  :emoshoot: 
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (00:51 AM)
    Fiers de notre armée. Fiers de nos vaillants Généraux qui ont hissé le nom du Sénégal partout en Afrique et dans le monde. Bravo . même si la honte a été le limogeage sans délai de l'ONU du general babacar gaye qui est " aye gaff" car également viré en 2003 après la Catastrophe du joola.

    Bravo Jambars
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    Auteur

    Réécrire Notre Histoire

    En Août, 2016 (02:59 AM)
    Et avant les laptots il n'y a jamais eu de guerriers prêts à défendre les royaumes et autres entités. Vous voulez commencer toute notre histoire nationale avec les Blancs. Vous êtes trop colonisés sans le savoir. Dommage !
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (07:40 AM)
    Du ceddo au jambar serait plus juste: mais votre perspective s'arrête au colon :bindeu:  :bindeu:  :bindeu:  :bindeu: 
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    Auteur

    Radar

    En Août, 2016 (08:39 AM)
    Très enrichissant. Merci.

    Les compagnons de Samory TOURE, Lat Dior Ngoné Latyr DIOP, Cheikh Oumar TALL ou Aline Sitoe DIATTA étaient bien des soldats. Seulement, il n'y a pas beaucoup d'écrits sur eux.

    Ce que nous savons actuellement de notre histoire et les rares documents ou photos qui existent, nous les avons pris des colons.

    En Afrique, l'histoire est malheureusement racontée mais non écrite.

    Ce musée est très utile.
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (08:45 AM)
    Merci merci merciiiiiiii seneweb beau dossier
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    Auteur

    Mkor

    En Août, 2016 (10:41 AM)
    mes respects mon colonel le mot laptot si je me rappel bien est LAPITO à PODOR quand BOU EL MOGDAD accostait les lapitos débarquaient les marchandises
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    Auteur

    Zeuz

    En Août, 2016 (10:52 AM)
    Cool l'armée voila les véritables hommes .Ya pas de djigueguene djiguelou SAFF GUORR RECK .



    On devait vous confier la nation mieux que ces politiciens menteurs a ne pas finir
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    Auteur

    Un Citoyen

    En Août, 2016 (11:16 AM)
    DANS QUEL PAYS SOMMES-NOUS?????? PAYER LES INSCRIPTIONS A L'UNIVERSITE SANS CONNAITRE SON ORIENTATION



    JE DEMANDE DANS QUEL PAYS SOMMES-NOUS



    Le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche porte à la connaissance des NOUVEAUX BACHELIERS 2016 que la procédure de demande d’admission et de préinscription dans les institutions publiques d’enseignement supérieur et de la recherche, se déroulant sur le site orientation.campusen.sn, est prévue du 15 Août à 00h au 04 Septembre à minuit, délai de rigueur.

    Passé ce délai, tout nouveau bachelier ne s’étant pas inscrit convenablement ne pourra prétendre à une orientation dans un établissement public ou privé d’enseignement supérieur.



    DANS QUEL PAYS SOMMES-NOUS?????? PAYER LES INSCRIPTIONS A L'UNIVERSITE SANS CONNAITRE SON ORIENTATION

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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (12:28 PM)
    Saviez vous que Le sénégal a maintenant son propre réseau social

    SNCONECT.COM une plateforme qui permet de Trouver une personne en quelques secondes , une plateforme qui vous permez de réster en contact avec vos amis , parents , collégues du sénégal  :sunugaal: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (14:16 PM)
    opération GABU en 1998 1999 avec entre autre le Colonel YORO KONE un grand officier mis au placard.
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (14:24 PM)
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (17:16 PM)
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    Auteur

    Anonyme

    En Août, 2016 (17:57 PM)
    Operation MINUSCA; GENERAL BABACAR GAYE VIRE PAR BAN KI MOON.
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    Auteur

    Garde Rouge

    En Août, 2016 (21:05 PM)
    Sans oublier l'escadron de spahis qui est l'ancêtre de la garde républicaine.
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